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ETXERAT. À cette table, se trouvent les proches de la prisonnière politique basque Olga Comes, qui est éloignée à la prison de Mansilla, à 370 km de chez elle.

Comme nous l’avons déjà dit dans le communiqué publié dimanche, un ami de la prisonnière navarraise Olga Comes a eu un accident alors qu’il allait lui rendre visite. Une voiture qui roulait à grande vitesse ne l’a pas vu à cause du brouillard et l’a violemment heurté par l’arrière. L’ami d’Olga Comes a dû être évacué à l’hôpital où il a été soigné pour diverses blessures et contusions. Il n’a pas pu continuer le voyage ni faire la visite.

Nous voulons attirer l’attention sur la gravité de cet événement : la personne qui a eu l’accident ne voyageait pas pour le plaisir, elle ne voyageait pas pour des raisons professionnelles ni pour aucune autre qui soit de son propre choix. Elle voyageait très tôt le matin, avec peu de visibilité et le danger que cela comporte parce qu’elle devait arriver à la prison de León à 8h30 pour pouvoir faire la visite à 9h. Elle voyageait parce que ce petit espace de 40 minutes, auquel est réduit notre droit au maintien des liens affectifs, a un prix très élevé quand il s’agit des prisonniers politiques basques : déplacements imposés, distances imposées, horaires imposés et le risque, lui aussi imposé, que tout cela comporte.

La société basque connaît très bien cette réalité et ses gravissimes conséquences sur les milliers de citoyens basques affectés par la dispersion. Elle sait aussi que cette souffrance est l’objectif recherché de la politique de dispersion et, en même temps, le plus grand obstacle dans le chemin vers la résolution et la paix. La société basque a montré majoritairement et à de nombreuses reprises sa volonté de mettre fin aux politiques pénitentiaires d’exception. Mais pour la première fois, cette volonté a pu être reflétée dans les institutions navarraises. Dans l’engagement pour les droits de toutes et de tous et pour la fin de la dispersion recueilli dans la déclaration faite au Parlement de Navarre, et dans la solidarité que la Secrétaire de la Paix, de la Cohabitation et des Droits Humains du gouvernement navarrais a exprimée à la famille d’Olga Comes et à la personne accidentée. Pour la première fois, les droits de toutes et de tous ont été placés au-dessus des intérêts politiques. C’est là la confiance que nous voulons transmettre à tous les parents et amis de prisonniers politiques basques dispersés, ainsi qu’à la société entière. La fin d’une politique qui cherche la souffrance à des fins exclusivement politiques est plus proche maintenant. Il est indispensable maintenant que nous nous activions tous à renouveler et renforcer notre engagement, celui qui mettra fin à une politique d’exception qui viole les droits essentiels.