La libération, entre autres, des personnes âgées de plus de 70 ans, de celles qui sont gravement malades ou atteintes de maladies chroniques et des femmes enceintes est urgente.

Sont également demandées des mesures destinées à la reprise des activités au sein des prisons. 

ETXERAT (23-04-2020). Ce matin, profitant de la comparution au Parlement du Ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, de nombreuses entités sociales ont fait parvenir aux députés un écrit détaillant les mesures urgentes à adopter par le Secrétariat Général des Institutions Pénitentiaires pour faire face au Covid-19 dans les prisons et garantir le respect de la dignité et des droits des personnes prisonnières.

Cette demande vient dans une certaine mesure réitérer celle déjà réalisée le 23 mars dernier aux différents groupes politiques qui composent la Commission de l’Intérieur du Congrès des Députés, laquelle portait à leur connaissance la situation dans laquelle se trouvent les personnes privées de liberté durant la pandémie du Covid-19 et sollicitait l’adoption de mesures respectant les droits des personnes prisonnières.

Selon ces entités, et bien qu’on compte déjà parmi les personnes prisonnières et les fonctionnaires un millier de cas en observation médicale ou en quarantaine et 238 cas positifs au Covid-19, « ni le Ministère de l’Intérieur, ni la Commission de l’Intérieur du Congrès des Députés n’ont prêté attention à la situation des personnes privées de liberté ou à celle de leurs familles et amis » et n’ont adopté aucune mesure en accord avec les principes établis par les organismes internationaux. Tout cela malgré les déclarations du Défenseur des Droits espagnol selon lesquelles les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et du Comité de Prévention de la Torture du Conseil de l’Europe pour aborder le problème du Covid-19 dans le domaine pénitentiaire sont « pleinement » partagées par cette institution.

En ce qui concerne les mesures prises jusqu’à maintenant par le Secrétariat Général, ces entités dénoncent les faits suivants : « l’accès au test n’a pas été garanti à toute la population pénitentiaire ni à l’ensemble des fonctionnaires de prison, aucun plan d’action spécifique n’a été mis en place en matière de prévention et d’assistance dans les prisons, l’équipe de personnel sanitaire n’a pas été renforcée et les moyens téléphoniques et informatiques indispensables pour éviter les conséquences d’angoisse et de désinformation que vivent les familles des personnes détenues n’ont pas été mis en place ». Le protocole approuvé hier avec la MUFACE (Mutualidad General de Funcionarios Civiles del Estado) pour faire des tests a beaucoup tardé, et ne servira qu’au personnel pénitentiaire, pas aux personnes prisonnières. L’acquisition de 200 terminaux mobiles pour 50.500 personnes prisonnières dans l’État sans compter la Catalogne ne permettra pas non plus d’atteindre l’objectif recherché. Le même nombre de terminaux a été acheté par la Catalogne pour 8.500 personnes privées de liberté dans ses prisons.

Pour finir, et après plus d’un mois d’isolement, les entités sociales mettent en évidence la nécessité de révoquer la situation créée dans les prisons depuis le 12 mars et exigent « la reprise, au minimum et le plus vite possible, des visites avec vitre avec les familles et amis en adoptant les mesures sanitaires nécessaires opportunes et en autorisant les déplacements des familles et des amis vers les prisons ». Elles exigent également « la reprise des activités au sein des prisons et surtout celles qui sont destinées au traitement des addictions, de la santé mentale, le contact avec les communautés thérapeutiques ou les lieux d’accueil... car ce sont ces activités qui donnent un fondement à la peine privative de liberté selon l’article 25 de la Constitution ».

De même, le texte rappelle que l’État espagnol se trouve parmi les pays ayant le plus fort taux d’incarcération en Europe occidentale, la moyenne d’incarcération la plus élevée de tout le continent européen et dont le nombre de professionnel de la santé est très inférieur à celui qui est nécessaire à un suivi médical correct au sein des prisons, comme l’ont reconnu eux-mêmes aussi bien le Secrétariat Général que le Ministère de l’Intérieur.

Organisations signataires :

1. Asociación Libre de Abogadas y Abogados,
2. Asociación Libre de Abogadas y Abogados de Zaragoza,
3. Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía,
4. Centre Irídia,
5. Comisión de Asesoramento Xurídico Penitenciario de Ourense,
6. Comision Legal Sol,
7. Etxerat,
8. Grupo Derechos Civiles 15-M Zaragoza,
9. Ilustre Colexio da Avogacía de Ourense,
10. Observatorio del Sistema Penal y los Derechos Humanos de la Universidad de Barcelona,
11. Oteando,
12. Red Jurídica,
13. Salhaketa Araba,
14. Salhaketa Bizkaia,
15. Salhaketa Nafarroa,
16. Sare Herritararra - Red ciudadana Sare.