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ETXERAT (4-4-2022). Nous voulons exprimer que nous en avons vraiment assez de la violation des droits de nos proches. Nous ne parlons pas de privilèges, ceux qui prétendent que les prisonnier.e.s basques ont obtenu des privilèges mentent. Ceux qui prétendent qu'aucune mesure exceptionnelle ne leur a jamais été appliquée, ni ne leur est appliquée, mentent. Nous parlons de droits, ceux que la loi et le règlement pénitentiaire prévoient, et auxquels nos proches ont droit, mais qui leur sont refusés de manière intéressée et vindicative. Les chiffres parlent d'eux-mêmes....

  • En moins d'un an, 71 permissions de sortie autorisées à un total de 34 détenus par les Commissions de traitement d'Araba (24), El Dueso (18), Martutene (12), Burgos (8), Basauri (6), Logroño (1) et Zuera (1), ont ensuite été refusées par le juge de surveillance des prisons et la section première de l'Audience nationale. Si l'on poursuit avec les données recueillies dans le rapport Behatokia du Forum social, 168 prisonnier.e.s auraient dû bénéficier d'une permission de sortie si la légalité ordinaire leur était appliquée, mais seuls 22 en ont bénéficié.
  • Le juge de surveillance des prisons, rattaché à l'Audiencia Nacional, a ordonné trois régressions du troisième au deuxième grade, ce qui a signifié la réincarcération de trois personnes qui jouissaient déjà d'une semi-liberté. 132 prisonniers devraient être en troisième grade si la légalité ordinaire leur était appliquée car ils ont purgé la moitié de leur peine, mais seuls 14 le sont.
  • 51 prisonnier.e.s pouvaient bénéficier d'une libération conditionnelle après avoir purgé les 3/4 de leur peine, mais seuls 6 ont été libérés cette année.

Presque cinq ans se sont écoulés depuis que nos proches emprisonné.e.s, 190 aujourd'hui, se sont engagés à agir en faveur de la résolution du conflit et du vivre ensemble, et ont commencé leur parcours juridique pénitentiaire, qui s'est transformé en une course d'obstacles continue, d'abord pour etre rapproché.e.s, ensuite pour bénéficier des permissions, pour être classés en troisième grade et enfin, pour accéder à la libération conditionnelle.

Nous en avons assez que des exceptions soient toujours faites pour nos proches et que la loi ne leur soit pas appliquée. Nous sommes fatigués de voir qu'on leur impose des exigences qui ne sont pas soumises à la loi et nous sommes indignés par tant d'excuses politiques, médiatiques et judiciaires pour maintenir l'exceptionnalité pénitentiaire.

Nous ne pouvons plus attendre en évitant quotidiennement les obstacles et les entraves à l'application de la législation ordinaire, nous ne pouvons plus continuer à être victimes de la prolongation de la souffrance. La société basque ne peut être condamnée à un éternel retard dans la construction du vivre ensemble.