ETXERAT (02-04-2020). La famille du déporté politique d’Azkoitia Jesus Ricardo Urteaga Repullés, Txetxu, a informé Etxerat de son décès aujourd’hui à Caracas des suites d’une très grave maladie. Jesus Ricardo avait 62 ans. Arrêté et incarcéré dans l’État français en mars 1984, il fut déporté la même année au Venezuela où il a toujours vécu depuis.

Etxerat souhaite exprimer publiquement sa peine pour cette perte et envoyer ses plus profondes condoléances et son entière solidarité aux parents et amis de Jesus Ricardo. Nous pensons également fortement aux proches de déportés politiques basques et de tous ceux qui subissent aujourd’hui encore la prison ou l’exil.

Les familles et amis des déportés politiques basques sont obligés de parcourir des milliers et des milliers de kilomètres pour maintenir le lien affectif avec les personnes qui leur sont chères, ce qui suppose une très lourde charge financière liée aux voyages imposés durant plus de trois décennies ainsi qu’une profonde usure psychologique et physique.

Sur la base d’accords bilatéraux entre les États espagnols et français avec les gouvernements des pays de destination, les déportations ont été réalisées à la fin des années 80 sans aucun moyen de défense pour ceux qui ont été envoyés vers d’autres continents et sans aucune base juridique ou légale. La déportation a entraîné, en plus, une condamnation ajoutée car le temps passé dans cette situation n’est décompté nulle part. 70 personnes en tout ont subi cette mesure, dont 12 sont aujourd’hui décédées.

Après la mort de Txetxu, sont toujours déportés : au Venezuela, Eugenio Barrutiabengoa Zabarte ; à Cuba, Josu Abrisketa Korta, José Angel Urteaga Martinez et Iñaki Rodriguez Muñoa ; et au Cap-Vert, Tomas Linaza Etxebarria, José Antonio Olaizola Atxukarro, Emilio Martinez de Marigorta et Félix Manzanos Martinez.

Il est grand temps de débloquer de façon définitive cette situation aussi douloureuse qu’anachronique. 36 ans après, Etxerat demande une fois de plus que cette situation arbitraire prenne fin, et que les autorités concernées fassent les pas nécessaires pour le retour des déportés politiques basques en Euskal Herria.