ETXERAT (06-12-2019). Nous sommes réuni.e.s à nouveau autour de ce monolithe en souvenir de Karmele, au nom de sa mémoire et pour montrer notre engagement envers l’avenir.

Karmele est morte sur une route, il y a 15 ans, à Soria. À un endroit où elle n’aurait pas dû se trouver. Elle a été la victime d’une politique pénitentiaire d’exception qui l’a condamnée à devoir voyager vers une prison lointaine pour rendre visite à un être aimé, son fils.

Nous ne t’oublions pas Karmele, nous ne t’oublierons jamais. C’est pour cela que nous avons érigé ce monolithe, pour que ceux qui t’ont connue, mais aussi les nouvelles générations, puissent se rappeler que cet accident n’a pas été un hasard, qu’il aurait pu être évité. Les conséquences de la condamnation imposée aux familles et ami.e.s des prisonnier.e.s politiques basques ont été cruelles, et le sont toujours, car cette condamnation est encore en vigueur aujourd’hui.

Comme tant d’habitant.e.s de ce pays, ton seul délit a été d’aimer ton fils. Et pour ce délit, pour cette preuve d’amour envers celui qui était absent, ta condamnation a été la mort, loin de chez toi.

Au nom de l’indispensable travail de mémoire et dans le but d’obtenir leur reconnaissance, nous évoquerons également le souvenir des 15 autres victimes mortelles de la dispersion : Rosa et Arantza, Jose Mari, Leo, Sara, Iñaki et Argi, Mari Carmen, Pilar et Alfonso, Antxoni, Iñaki Asier, Ruben, et Natividad.

15 ans après, pourtant, les choses n’ont pas changé, la condamnation infligée aux familles et ami.e.s est toujours d’actualité et un autre accident peut survenir à n’importe quel moment. Car l’éloignement est toujours en vigueur, avec le coût et le risque que cela implique pour l’entourage des prisonnier.e.s.

Pour tout cela, il est indispensable d’en finir au plus vite avec cette condamnation injuste. C’est dans ce contexte que se situe le pas fait récemment à Gernika avec les proches des victimes mortelles de la dispersion, devant une large représentation politique, syndicale et sociale, et où nous avons revendiqué la reconnaissance de ces 16 victimes, la fin de la souffrance des familles et l’abandon définitif des mesures d’exception.

Nous devons continuer à travailler pour obtenir cette reconnaissance qui devrait entraîner la désactivation de ces mesures d’exception. C’est ce que nous avons aussi demandé la semaine dernière à Iruña, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Sara Fernandez.

C’est sans nul doute le chemin que nous devons poursuivre. Mais il manque encore l’engagement des autres institutions navarraises, de tout le Pays Basque, et aussi de l’État espagnol, comme le demande la société basque. La fin de la dispersion sera la plus grande reconnaissance des victimes que cette politique a causées.

En mémoire de Karmele. En mémoire de toutes les victimes.

Pour sa reconnaissance.

Karmele gogoan! Maite zaitugu!

Etxerat