Etxerat a présenté vendredi matin 28 octobre la situation des enfants et adolescents mineurs soumis à la dispersion, la souffrance que cela engendre et toutes ses conséquences devant la Commission des Requêtes et des Relations avec les citoyens des Juntas Generales de Bizkaia (organe législatif de la province). Le PP s’est retrouvé seul à défendre la dispersion.

 

Etxerat

 

ETXERAT. 185 enfants membres de familles de prisonniers politiques basques souffrent des conséquences de la dispersion en Bizkaia. C’est cette réalité, l’obligation de parcourir des centaines de kilomètres pour leur rendre visite et ses conséquences sur le développement personnel, social et affectif ainsi que sur la santé et la réussite scolaire des enfants et adolescents qu’Etxerat a présentée devant la Commission des Requêtes et des Relations avec les citoyens de Bizkaia.

Seul le Partido Popular a exigé des contreparties pour mettre fin à une situation qui viole les droits de l’enfance et qui soumet les mineurs aux conséquences de la politique de dispersion. Tandis que le PNV, EH Bildu, Podemos et le PSE montraient leur refus de cette politique et leur disposition à traiter le thème des mineurs - tout en reconnaissant les limites de cette Chambre - le PP a insisté pour que les parents prisonniers de ces mineurs demandent pardon, se repentissent et collaborent avec la justice.

Dans son intervention, EH Bildu a mis l’accent sur le châtiment que la dispersion représente pour les familles et sur le fait qu’il n’existe aucun facteur de resocialisation dans la politique pénitentiaire actuelle. Podemos, pour sa part, a souligné que l’application d’un châtiment collectif pour des délits individuels est inadmissible et absolument anti-démocratique.

Lors de cette comparution, ont pris la parole un porte-parole d’Etxerat et deux membres de familles de prisonniers qui ont offert le témoignage direct de leur expérience : Olatz Iglesias, de 20 ans, qui subit la dispersion quasiment depuis sa naissance et Maider Viso, mère d’une enfant de 13 ans ayant toujours connu la dispersion.

Olatz Iglesias a expliqué devant la chambre la difficulté de devoir faire des voyages si longs (dans son cas Paris, Madrid, Alicante) pour quelques minutes de visite et la façon dont l’éloignement et ces longs déplacements influent sur tous les aspects de sa vie, mais surtout sur les liens affectifs, si nécessaires durant l’enfance, avec la ou les personnes incarcérée(s), en l’occurrence ses deux parents. Pour Olatz, le plus difficile est de voir sa petite sœur vivre actuellement la même situation qu’elle.

Maider Viso, pour sa part, a livré un témoignage sur la difficulté de voyager avec des enfants en bas âge (dans son cas à Cordoba et Castellon), l’angoisse de les voir obligés de supporter une chaleur excessive ou un froid intense, les nausées en voiture ou les maladies habituelles des plus petits, toutes difficultés aggravées par le fait de se trouver à des centaines de kilomètres de la maison. Elle a également expliqué que cette situation oblige aussi les enfants à manquer régulièrement l’école, et plus encore dans le cas des prisons où les visites ne peuvent avoir lieu qu’en semaine.

Le porte-parole d’Etxerat a exposé des faits généraux sur la dispersion et sur l’éloignement, et particulièrement sur la situation des enfants et adolescents mineurs qui en subissent les conséquences au même titre que les adultes. Il a également souligné la situation d’abandon dans laquelle les Institutions ont laissé ces enfants, comme l’ensemble des familles.