Etxerat

Dans plus de 30 prisons de l’État espagnol, les visites en vis-à-vis sont suspendues en raison de l’urgence sanitaire. Nous répétons que les prisonnier.e.s basques doivent être amené.e.s au Pays Basque.

ETXERAT (21-09-2020). Les prisonnier.e.s politiques basques et leurs proches continuent de vivre des moments très difficiles. À la peur, l’incertitude et l’absence subies durant le confinement du printemps dernier, s’ajoutent aujourd’hui la suspension des visites en vis-à-vis dans de nombreuses prisons en raison de nouveaux cas de Covid 19 au sein de ces établissements.

Bien que la situation soit changeante, les communications en vis-à-vis sont toujours suspendues dans plus de 30 prisons de l’État espagnol. Les prisonniers politiques basques se trouvent dans un total de 44 prisons de cet État.

Nous parlons une fois de plus de violations de droits fondamentaux. Si le maintien de la politique d’éloignement et l’application de mesures d’exception aux prisonniers basques suppose déjà une violation constante de leurs droits, la pandémie du Covid 19 vient encore aggraver leur situation et celle de leur entourage.

La limitation des vis-à-vis familiaux à une ou deux personnes a de graves conséquences. Par exemple, les familles de deux ou trois enfants peuvent voyager mais tous les enfants ne peuvent pas entrer à la visite. Certains enfants n’ont pas pu rendre visite à leurs parents prisonniers depuis plus de six mois. Les responsables pénitentiaires devraient agir dans l’intérêt de l’enfant et ne pas perdre de vue l’importance de maintenir et renforcer le lien familial.

Dans les prisons de l’État espagnol où il est encore possible de faire des visites, celles-ci ne peuvent avoir lieu durant le week-end, ce qui oblige les proches à perdre des jours de travail pour pouvoir réaliser ces longs déplacements durant la semaine.

Sare et Etxerat dénoncent cette situation et exigent la fin de la politique d’éloignement et des violations de droits que de telles situations entraînent. Nous saluons les déclarations réalisées la semaine dernière au Parlement Basque ainsi qu’au Congrès et au Sénat espagnols réclamant une politique pénitentiaire en accord avec le nouveau temps politique que vit notre pays. De la même manière, nous saluons l’engagement syndical pour en finir avec la politique pénitentiaire d’exception tel qu’il a été exprimé vendredi dernier à Bilbao, de même que l’action importante réalisée par Bake Bidea à Bayonne samedi.

Nous considérons qu’il s’agit de la bonne voie, celle des engagements institutionnels, politiques et sociaux et celle de la mobilisation. Nous demandons à la société basque de continuer à s’impliquer dans le chemin de la paix et du vivre-ensemble et nous lançons un appel à participer la semaine prochaine aux mobilisations du dernier vendredi qui ont lieu dans tout le Pays Basque, à celle qui aura lieu le 3 octobre et à toutes les autres initiatives.