ETXERAT. Le prisonnier politique basque Ibon Iparragirre a été transféré de la prison de Zaballa sans avoir pu réaliser l’examen médical qui était prévu aujourd’hui à l’hôpital de Txagorritxu et sans avoir pu recevoir la visite à laquelle lui et ses proches avaient droit, d’après ce que sa famille et ses avocats ont fait savoir à Etxerat.

Mercredi dernier 1er mars, il avait été amené depuis la prison d’Alcala-Meco pour pouvoir rendre visite à son père qui se trouvait dans un état critique. Eusebio Iparragirre est décédé à la résidence Artibai d’Ondarroa, alors que son fils Ibon se trouvait à ses côtés. Ibon a donc été ramené immédiatement à la prison de Zaballa.

Nous avions le jour même publié un communiqué exigeant qu’Ibon Iparragirre ne soit pas à nouveau transféré hors du Pays Basque. Ce prisonnier politique basque est gravement malade, il souffre d’une infection par le VIH au stade C-3 avec d’importantes lésions neurologiques : épisodes convulsifs, altérations visuelles, perte de mémoire, perte de la notion spatio-temporelle.

Son avocat avait présenté une demande pour qu’Ibon Iparragirre puisse, comme c’est son droit, bénéficier d’un "vis-à-vis" (parloir familial en Espagne) avec sa famille. Dans le même temps, rendez-vous avait été pris pour aujourd’hui à l’Hôpital de Txagorritxu pour réaliser un examen médical. Cependant, aujourd’hui, Ibon n’a pas été transféré à Txagorritxu. Voyant qu’il n’avait pas été amené pour la consultation, sa mère a appelé à la prison de Zaballa où on lui a fait savoir que son fils ne s’y trouvait déjà plus.

Etxerat dénonce avec force cette nouvelle violation des droits d’Ibon Iparragirre et de sa famille. Nous exigeons qu’il soit ramené en Euskal Herria, d’une part parce qu’il est indispensable d’être près des siens dans des moments aussi difficiles, et de l’autre parce que c’est vital pour pouvoir recevoir le traitement particulier que requiert sa maladie.

Nous soulignons également, pour la énième fois, la situation critique dans laquelle se trouve le collectif des prisonniers gravement malades. Jour après jour, nous devons porter à la connaissance de la société un nouveau fait : agressions, traitements humiliants durant les soins et les consultations, aggravation de la maladie, obstacles voire annulation des examens médicaux... chacun de ces faits montre clairement que cette situation est insoutenable.

Ni les prisonniers gravement malades, ni leurs parents et amis, ni la société basque ne peuvent continuer à attendre. Etxerat appelle les acteurs politiques et sociaux et les institutions à assumer les responsabilités qui sont les leurs avec l’urgence que la situation exige.