Etxerat

ETXERAT (02-10-2020). Aujourd’hui, nous avons participé à une réunion au Barreau des Avocats de Bizkaia. Cette réunion, demandée par Etxerat à l’Observatoire du Forum Social Permanent, avait pour objectif de faire connaître la situation des prisonniers basques qui sont toujours sous le régime du 1er degré dans les prisons espagnoles ainsi que les nombreux obstacles et difficultés auxquels les prisonniers doivent faire face pour parcourir le chemin de la légalité pénitentiaire.

Ont participé à cette réunion:

• Iñaki Alonso (ex-prisonnier)
• Onintza Ostolaza (avocate)
• Patricia Vélez (porte-parole d’Etxerat)
• Aitzol Asla et Teresa Toda (Behatokia- Observatoire de la politique pénitentiaire appliquée aux prisonnier.e.s condamné.e.s pour des délits de motif politique)
• Agus Hernan (coordinateur du Forum Social Permanent).

Onintza Ostolaza, avocate

Nous dénonçons le fait que 144 prisonniers politiques basques sont toujours classifiés au régime du 1er degré. Une classification dont la loi établit qu’elle doit être exceptionnelle et temporaire, pour des prisonniers dangereux et inadaptés à la vie en détention. Ce n’est pas le cas de nos clients.

Mais en plus, certains de ces 144 prisonniers subissent des conditions encore plus restrictives, puisqu’ils se trouvent dans des modules d’isolement ou de punition, qui ont été conçus pour l’accomplissement de sanctions. C’est le cas des centres pénitentiaires de Huelva, Sevilla et Cordoba ; c’est aussi le cas d’un module à Estremera et d’un autre module à Soto del Real.

Nous venons d’entendre le témoignage d’Iñaki Alonso Rubio, qui a été libéré récemment de la prison de Cordoba. Il a passé 25 ans en prison et a purgé la totalité de sa peine sous le régime du 1er degré ou sous régime fermé, ces dernières années dans le module d’isolement de Cordoba. Ces trois dernières années, il a emprunté la voie légale, comme le font aujourd’hui la majorité des prisonnier.e.s politiques basques.

Une fois accompli le Programme de Régime fermé, ce parcours prévoit une progression au régime du 2ème degré. Mais Iñaki, comme beaucoup d’autres, n’a pas été autorisé à y accéder. Ils ont réalisé différentes démarches pour changer de degré, mais se sont heurtés à l’attitude immobiliste et vengeresse de la prison de Cordoba et en général de l’administration pénitentiaire espagnole.

C’est un seul exemple du Droit Pénitentiaire exceptionnel et de l’ennemi qui continue d’être appliqué aux prisonnier.e.s politiques basques, bien que ceux-ci aient accepté la légalité pénitentiaire et tentent d’avancer dans ce cadre.

Patricia Vélez, Etxerat

Etxerat souhaite féliciter le Forum Social Permanent pour son travail de socialisation de l’exceptionnalité de la politique pénitentiaire et de contribution à la résolution et au vivre-ensemble.

Etxerat a récemment sollicité l’Observatoire créé par le Forum Social pour une réunion de travail. Cette rencontre a eu lieu aujourd’hui, et nous avons pu entendre le témoignage d’Iñaki Alonso, ex-prisonnier récemment libéré après 25 ans au 1er degré. Il est sorti de la prison de Cordoba, centre pénitentiaire qui est un parfait exemple de l’application du 1er degré le plus strict aux prisonnier.e.s politiques basques. On ne peut ignorer que la majorité des prisonnier.e.s politiques basques se trouve toujours au 1er degré. Cette semaine encore, Rufino Arriaga a été libéré de la prison de Sevilla après 23 ans au 1er degré, le régime le plus strict.

Nous souhaitons qu’ils soient libérés le plus vite possible, notamment parce que nous ne voulons plus être soumis à une politique pénitentiaire destinée à causer une souffrance maximale parmi nous, leurs proches. C’est pourquoi nous demandons aux administrations des deux États de cesser de faire obstacle à la voie juridico-pénitentiaire choisie par nos parents et ami.e.s prisonnier.e.s et de garantir le respect de leurs droits dans le cadre de la justice ordinaire.