ETXERAT. Nous avons donné aujourd’hui une conférence de presse pour présenter le bilan du voyage qu’une délégation d’Etxerat composée de familles de prisonniers gravement malades a fait la semaine dernière à Bruxelles. Deux membres de cette délégation nous accompagnaient aujourd’hui : Gentzane Callejo (tante de Jagoba Codó) et Mila Iradi (mère d’Ibon Fernandez Iradi). Nous avons également fait connaître les prochains pas que nous ferons au niveau européen.
Comme nous l’avions annoncé la semaine dernière, une délégation d’Etxerat s’est rendue à Bruxelles pour rencontrer les parlementaires européens. Ces entrevues ont eu lieu dans le cadre des relations que notre association a établies il y a maintenant deux ans lors de sa dernière visite au Parlement européen.
Comme il y a deux ans, notre objectif était de surmonter l’opacité qui entoure les violations de droits des États espagnols et français et de transmettre à l’Europe la réalité et les graves conséquences de ces violations et, à cette occasion, l’une des plus dramatiques : la situation des prisonniers politiques basques atteints de maladies graves et incurables.
La délégation d’Etxerat a rencontré le groupe Basque Friendship, les groupes parlementaires Alianza Libre Europa et GU/NGL et d’autres députés européens qui l’ont reçue à titre individuel au Parlement européen. Elle a également été reçue officiellement au Parlement flamand par son Président. À chaque fois, Etxerat a remis un dossier présentant les diagnostics, l’état de santé actuel et les conditions de vie en prison des prisonniers basques gravement malades, et les parlementaires ont pu entendre le témoignage direct de leurs familles.
Nous devons souligner la surprise et l’indignation qu’ont montrées les euro-parlementaires en découvrant des cas dont ils considéraient qu’ils auraient déjà dû être réglés, et leur incrédulité face à une situation qui, deux ans après notre première visite et cinq ans après la déclaration d’ETA, se trouve toujours dans les mêmes paramètres : la cruauté et la vengeance.
D’autre part, conscients que le maintien de cette situation est la conséquence de différents facteurs, les députés ont posé des questions après nos interventions au sujet de l’information, de la connaissance de l’État espagnol de cette situation et du rôle des médias dans le silence entourant ces problématiques.
Nous voulons également souligner la réceptivité et la solidarité avec lesquelles nous avons été accueillis et qui ont donné lieu à des moments réellement émouvants.
Face à l’immobilisme des gouvernements espagnols et français, face à l’abandon des institutions basques, face à la complaisance avec laquelle certaines forces politiques et secteurs sociaux accueillent cette réalité et ses conséquences dramatiques, nous avons trouvé parmi les groupes parlementaires européens que nous avons rencontrés non seulement de l’intérêt et une véritable écoute, mais aussi de l’inquiétude, de la solidarité et une réelle volonté de s’impliquer pour mettre fin à cette situation.
Fruits de cette volonté, des propositions et différents engagements ont été avancés ; l’un d’entre eux est le voyage en Suisse et en Allemagne que fera une délégation d’Etxerat dans les prochaines semaines pour rencontrer des forces politiques et des organismes de défense des droits humains. Il sera le premier d’une ronde de contacts qu’Etxerat réalisera dans différents pays de l’Union Européenne.
Nous sommes conscients que l’implication de ces acteurs européens n’est pas suffisante pour garantir des avancées dans la situation générée par le maintien des politiques pénitentiaires d’exception. Nous sommes également conscients qu’en matière de violations de droits, les deux États rejettent les conclusions et les recommandations de l’Europe, en les taxant « d’ingérences ». Mais nous savons que nous avons fait un pas en avant.
S’il y a quelque chose qui alimente notre espérance, c’est bien chacun de ces pas : ce que nous faisons malgré tous les obstacles et toutes les difficultés. Et s’il y a quelque chose qui alimente notre énergie, c’est l’assurance de travailler dans la bonne direction.