76314863-83ee-431d-8037-ba606f4db3c4.jpg

ETXERAT. Le Juge de Vigilance Pénitentiaire espagnol José Luis Castro a rendu ces jours-ci une décision ordonnant le maintien du prisonnier politique basque Ibon Iparragirre au régime du second degré, avec application de l’article 100.2 du Règlement Pénitentiaire espagnol. En conséquence, il sera prochainement transféré au centre hospitalier Aita Menni d’Arrasate afin de contrôler, comme le précise l’arrêt lui-même, “le risque vital du détenu face à la possible présence de maladies opportunistes qui, en raison de ses faibles défenses, pourraient causer sa mort”. Etxerat rappelle qu’Ibon Iparragirre réunit toutes les conditions pour que lui soit appliqué l’article 104.4, c'est-à-dire la libération conditionnelle.

Etxerat souhaite souligner que tant les rapports des médecins de la prison, également pris en compte dans cet arrêt, que le dernier rapport élaboré par un professionnel de l’Ordre des Médecins de Madrid à la demande du Juge de Vigilance Pénitentiaire de l’Audience Nationale espagnole, et dont nous avons récemment eu connaissance des conclusions, établissent que la condamnation d’Ibon Iparragirre doit être suspendue, de façon à ce qu’il puisse recevoir parmi ses proches un traitement digne et respectueux. Nous dénonçons donc le fait que cette décision judiciaire ne respecte pas la loi.

Malheureusement, la situation du prisonnier politique basque Ibon Iparragirre est extrême. La dernière analyse datant de mi-septembre 2017 révèle qu’il ne compte que 20 défenses, quand une personne adulte en bonne santé en compte entre 723 et 1.124. Iparragirre souffre du sida au stade C3, la phase terminale de l’infection et se trouve à la phase terminale de sa maladie.

Cette dernière décision montre le chantage exercé par le Procureur et les Institutions Pénitentiaires espagnoles, selon lesquels ce prisonnier d’Ondarroa et sa famille doivent choisir entre accepter son admission au centre Aita Menni ou continuer à subir en prison des conditions qui aggravent sa situation déjà plus que limite. Nous dénonçons avec force la cruauté de ce dilemme, car Ibon Iparragirre n’a plus le temps, son état de santé est critique et certaines des conséquences de sa dégradation sont irréversibles.

Il est évident que la situation d’Ibon Iparragirre requiert une solution de toute urgence, et pour cette raison, malgré la dénonciation publique que nous faisons de l’attitude du Ministère Public et des Institutions Pénitentiaires, nous sommes obligés d’assumer ce transfert d’Ibon Iparragirre au centre Aita Menni. Quoiqu’il en soit, Etxerat continuera à travailler, nous continuerons à faire tout notre possible pour qu’Ibon Iparragirre puisse rentrer chez lui.

Nous envoyons notre plus chaleureux salut à sa famille, spécialement à sa mère, Angelita, à ses frères et sœurs et au reste de ses proches, parce que nous vivons de très près la souffrance qu’eux aussi sont en train de subir. Nous voulons également remercier la société basque, ainsi que les acteurs politiques et sociaux et les institutions qui ont fait leur possible et réalisé les démarches nécessaires à l’obtention de la suspension de sa peine.

Nous rappelons enfin qu’aujourd’hui, 21 autres prisonniers basques sont atteints de maladies graves et incurables et sont maintenus derrière les barreaux. De même que leurs familles. En ces moments très difficiles, leur libération est plus nécessaire que jamais. C’est le travail de toutes et de tous de continuer à s’impliquer pour que les droits des prisonniers basques et de leurs parents et amis soient respectés.

Nous les voulons vivants et à la maison !