Conférence de presse donnée ce matin 1er août par l’association Etxerat à Loiola (Azpeitia) :

ETXERAT. Au lendemain de la mort en prison du prisonnier politique de Galdakao Kepa del Hoyo, nous souhaitons exprimer notre douleur et faire parvenir nos plus sincères condoléances et notre entière solidarité à la famille et aux amis de Kepa. 

La responsabilité de la mort de Kepa del Hoyo repose entièrement sur la politique pénitentiaire d’exception maintenue par les États espagnols et français, ensemble de mesures basées sur une profonde soif de vengeance qui ont mené à la mort ce prisonnier de Galdakao. La famille de Kepa a dû se rendre à Badajoz, à 750 km de distance, pour récupérer et rapatrier son corps, après 20 ans d’incarcération et 20 ans de voyages interminables pour lui rendre visite quand il était vivant. N’est-ce pas un comble de cruauté ?

Le délégué du gouvernement de la Communauté Autonome Basque, Javier de Andrés, a déclaré récemment que jamais un prisonnier politique basque malade n’était mort en prison. Mais la réalité s’obstine à resurgir et la société basque sait que c’est un mensonge. C’est pour cela que nous répétons sans cesse que les prisonniers atteints de maladies graves doivent être remis en liberté et que les autres doivent être ramenés dans des prisons proches du Pays Basque.

La mort de Kepa del Hoyo en prison est la chronique d’une mort annoncée. Ce prisonnier ne faisait pas partie de la liste des 12 prisonniers atteints de maladies graves et incurables, ni de celle des neuf prisonniers malades dont les noms ne sont pas rendus publics et dont la société basque exige la libération. Del Hoyo faisait partie, cependant, du collectif de prisonniers basques qui purgent de très longues peines dans des prisons éloignées et qui subissent, par conséquent, une importante détérioration de leur santé physique et mentale. Ce même éloignement qui représente pour les familles et amis une douleur et une angoisse supplémentaires et qui entraîne toutes sortes de difficultés dans les démarches à accomplir pour ramener chez lui leur être cher.

Malgré notre incessante dénonciation des politiques d’exception depuis des décennies, la violence des politiques pénitentiaires continue de provoquer des situations dramatiques comme la mort de Kepa del Hoyo. Malgré le risque avéré de mort dans le contexte du processus de paix et de la résolution du conflit, les États espagnols et français n’ont toujours pas procédé aux changements nécessaires dans leur politique pénitentiaire.

Presque six ans après la fin définitive de l’activité armée d’ETA et quatre mois après son désarmement, les familles et amis des prisonniers et exilés politiques basques ainsi que les prisonniers eux-mêmes, ne peuvent toujours pas parler au passé de la souffrance et de la douleur que provoquent les mesures d’exception de cette politique.

Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Nous savons qu’il faut du temps pour réunir les conditions pour que les institutions du Pays Basque et les acteurs politiques, syndicaux et sociaux puissent dessiner et mettre en place une feuille de route partagée qui apporte une solution définitive à la question des prisonniers dans des délais raisonnables et réalisables ; mais cette fois, nous exigeons détermination et courage pour affronter ce défi et le résoudre une fois pour toutes parce que la société basque ne peut accepter de perdre qui que ce soit d’autre en chemin.

Le corps de Kepa del Hoyo est attendu ce soir au funérarium de Bolueta (Bilbao). Une délégation d’Etxerat sera présente au côté de sa famille et de ses amis.

Politique pénitentiaire assassine !

Nous avons besoin d’eux vivants et à la maison !

Etxerat

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