ETXERAT. Le «Rapport sur les arrêts de refus de progression de degré», rendu public hier par le Forum Social Permanent, travail que nous saluons, de même que l’engagement et la volonté que le Forum Social consacre à la résolution des conséquences du conflit, vient malheureusement confirmer le maintien du caractère exceptionnel sur lequel la politique pénitentiaire espagnole continue de s’appuyer en ce qui concerne nos proches prisonniers.

Les faits parlent d’eux-mêmes. Depuis juillet dernier, le Tribunal Central de Vigilance Pénitentiaire a émis 47 arrêts de refus à autant de demandes de progression de degré de la part des prisonnier.e.s basques. Seuls deux arrêts acceptent la demande de progression au deuxième degré. À la date du 27 septembre, 70 demandes se trouvaient en attente de résolution au Tribunal Central de Vigilance Pénitentiaire.

Nous rappelons que malgré la nouvelle époque que vit la société basque, celle-là même qui réclame de façon majoritaire une résolution juste des conséquences du conflit, 95 % des prisonnier.e.s politiques basques sont toujours classifié.e.s au premier degré pénitentiaire, celui du régime fermé, et que 27 d’entre eux se trouvent de façon permanente dans des modules d’isolement.

Nos parents et ami.e.s prisonnier.e.s ont montré leur volonté de parcourir le chemin au sein de la légalité pénitentiaire, dans une perspective finale de libération, un choix que nous, familles et ami.e.s, partageons évidemment, parce que nous aussi souhaitons leur retour le plus rapide possible à la maison et parce qu’il est urgent pour nous de nous libérer d’une politique pénitentiaire qui intensifie notre souffrance. Cependant, les décisions, tant des Commissions de Traitement de chaque prison que celles du Tribunal Central de Vigilance Pénitentiaire, dépendant de l’Audience Nationale de Madrid, continuent de les en empêcher.

De nouveaux pas sont demandés aux prisonnier.e.s, qui sont sans le moindre doute en train de les faire. La société basque en est bien consciente. La progression de degré doit répondre à la situation personnelle et pénitentiaire de chaque prisonnier.e. Les arrêts refusant cette progression de façon universelle et systématique sont illicites. Jusqu’à quand allons-nous devoir continuer de payer les conséquences de décisions avec lesquelles les autorités espagnoles violent leurs propres lois ?

La société basque, ses institutions et ses acteurs politiques et sociaux se sont déjà prononcés sur l’exigence du rapprochement de tous les prisonniers au Pays basque, la libération de ceux qui sont gravement malades et d’âge avancé, l’application du critère européen au sujet de la confusion des peines et la résolution du blocage du maintien au régime du premier degré de la majorité des prisonnier.e.s. Jusque quand allons continuer d’être victimes de cette politique pénitentiaire d’exception?

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