ETXERAT. Un week-end après l’autre, des centaines de citoyens basques, familles et amis de prisonniers politiques basques, se voient obligés de faire de longs et dangereux déplacements, pour pouvoir exercer leur droit aux visites. Nous rappelons que ces déplacements imposés ont déjà coûté la vie à 16 personnes et en ont blessé des centaines d’autres.

Le week-end dernier, nous avons connu les deux premiers accidents de l’année. Les parents et le frère et la sœur de Premin Sanpedro, prisonnier politique basque incarcéré à la prison de Jaén, à 800 km de son domicile familial, ont heurté les débris de la roue du camion qui roulait devant eux et dont le pneu avait éclaté, aux environs d’Aranda de Duero, alors qu’il se dirigeait vers Jaén pour réaliser la visite hebdomadaire. D’un autre côté, des parents et amis du prisonnier politique basque Iñaki Arakama, incarcéré à la prison de Sevilla, à 882 km de son domicile familial, ont également eu un accident samedi dernier 11 février à 18h à Béjar, Salamanca. En cherchant à éviter un chien qui traversait la route devant eux, ils ont perdu le contrôle du véhicule et ont heurté la barrière centrale. Heureusement personne n’a été blessé.

Nous mettons l’accent, une fois de plus, sur la roulette russe que suppose le risque réel que des centaines de familles et amis sont obligés de prendre chaque semaine sur les routes des prisons lointaines. Ces véhicules, ceux des familles et amis de Sanpedro et Arakama n’auraient pas dû se trouver sur ces routes-là ce jour-là. Cela fait 28 ans que l’application de la mesure d’éloignement aux prisonniers politiques basques nous oblige à réaliser de longs et dangereux voyages chaque semaine. Ça suffit !

Nous voulons également souligner que la politique pénitentiaire faite de mesures d’exception est toujours en vigueur. En dépit de quelques points intéressants apparus dans les dernières décisions judiciaires, nous sommes toujours dans la même situation et ces mesures continuent d’infliger une souffrance maximale aux prisonniers et à leurs familles et amis. Pour cela, nous appelons une nouvelle fois la société basque à tout mettre en œuvre pour éviter que les gouvernements espagnols et français ne continuent de placer des stratégies de vengeance au-dessus du respect des droits humains.

 

Etxerat