ETXERAT (31-5-2021). Lecture du Dernier Vendredi de mai.

Le mois de mai se termine sans que les communications intimes, familiales et de coexistence avec les prisonnier.e.s basques aient été rétablies.

La violation des droits et la diminution de la sécurité et de la santé de la population carcérale ont prévalu dans la gestion de la pandémie par les administrations pénitentiaires espagnole et française. Par conséquent, nous insistons sur la nécessité d'avancer de manière urgente dans la vaccination des prisonnier.e.s, les tests PCR, la fin des quarantaines, et la reprise immédiate des communications intimes, tant familiales que de cohabitation, interrompues depuis des mois.

Il faut aussi dénoncer le transfert cette semaine à La Santé, en raison d'une mandat d’arrêt européenne, de Ibon Fernandez Iradi, atteint de sclérose en plaques qui a passé la COVID-19 isolé à Lannemezan, une démarche qui aurait pu se faire à Pau. Les 19 prisonnier.e.s basques gravement malades, à la maison !

Bien que tardivement, la vaccination a déjà été effectuée ou est effectuée ces jours-ci dans certaines prisons de l'État espagnol, mais il faut encore récupérer les communications intimes, familiales et de coexistence qui n'ont été rétablies que dans quelques prisons.

Longue et difficile époque sans une étreinte, sans contact physique entre les prisonnier.e.s et leurs proches, à un moment où la dynamique des transferts de prisonnier.e.s basques vers des prisons plus proches du Pays basque se poursuit, et dont 28% sont déjà au km 0.

Une fin prochaine et attendue de l'éloignement et de la dispersion après des décennies de souffrance. Mais ne cesserons pas de travailler pour mettre fin au reste de l'exceptionnalité pénitentiaire, qui, directement ou indirectement, a provoqué des victimes mortelles : au cours des 6 dernières décennies, 35 prisonnier.e.s politiques basques ont perdu la vie (13 depuis 2011) et 16 parents et/ou ami.e.s. En outre, deux autres personnes ont mis fin à leurs jours pour éviter d'être emprisonnée.

Il est temps d'entreprendre aussi ce débat, comme l'ont proposé Etxerat et Egiari Zor. Il faut chercher comment offrir à ces personnes une reconnaissance et une réparation officielles et institutionnelles, au-delà des initiatives symboliques telles que les motions récemment adoptées par les conseils municipaux des villes d'origine des personnes mortes dans des accidents de la route. Si les droits de l'homme et le droit commun avaient prévalu sur la vengeance, ces morts auraient pu être évitées et, par conséquent, ces morts doivent aussi avoir leur place sur la carte de la mémoire.

Il faut profiter de ce moment si nous voulons remplacer l'exceptionnalité par des critères d'humanité et de respect des droits humains des prisonnier.e.s et de leurs familles. Nous sommes d'accord avec Sare et Etxerat pour dire que, comme cela s'est produit pour atteindre ce nouveau scénario qui s'ouvre, l'implication de l'ensemble de la société basque est nécessaire pour continuer à progresser. Nous appelons donc à participer à l'initiative "Ibilian Ibilian, etxerako bidean", une dynamique de mobilisations qui commence maintenant et durera jusqu'au 23 octobre. Pas à pas... la prochaine destination, tous les prisonnier.e.s à la maison !

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