FOT

La nouvelle opération policière contre la solidarité et la défense des droits des prisonniers politiques basques et des nôtres, leurs familles et amis, s'est soldée par 4 arrestations. L'opération précédente, survenue il y a à peine deux mois, avait sévèrement mis à mal le droit à l'assistance juridique de nos parents et amis emprisonnés. Celle d'hier visait à attaquer directement leur droit à la santé, à l'assistance médicale de confiance. La politique de vengeance du gouvernement espagnol, en dépit de toutes les propositions qui sont faites, continue de frapper directement leurs droits essentiels.

C'est cette même politique, celle de la vengeance, qui est maintenant tournée contre nous, familles, proches et amis de prisonniers et exilés politiques basques. Ils ne peuvent pas nous arrêter parce que nous sommes des familles, mais ils peuvent le faire en criminalisant Etxerat, notre association. Ils ne peuvent pas nous faire taire, mais ils peuvent discréditer nos dénonciations en enlevant à Etxerat sa légitimité. Ils peuvent violer nos droits et ceux de nos proches emprisonnés ou en exil, mais ils ne veulent pas que la société le sache.

Dans les semaines précédentes, de nombreux signes avaient clairement montré qu'Etxerat venait d'être placée au centre de la cible, comme l'ont été auparavant d'autres collectifs engagés dans la solidarité avec les prisonniers et les exilés et dans la défense de leurs droits. Les récentes rencontres avec le Président de Communauté Autonome Basque et avec des groupes parlementaires européens avaient été accompagnées d'une campagne politico-médiatique portant de graves accusations contre notre association. Et comme toujours, les conséquences de cette campagne étaient prévisibles.

Nous sommes des familles, des amis, des proches de prisonniers et d'exilés politiques basques et Etxerat est notre association. C'est l'endroit où nous nous organisons, où nous nous coordonnons, où nous trouvons l'aide, le soutien, la solidarité qui nous aident à pallier aux conséquences d'une politique pénitentiaire qui est autant dirigée contre les prisonniers que contre nous. Une politique d'exception dévastatrice pour des personnes victimes de la dispersion et des autres violations de droits pendant de si longues années. Malgré tout, nous continuons de mettre notre énergie, notre volonté et notre engagement au service de la résolution et de la paix. Pour que tout cela ne se reproduise plus jamais, pour que plus personne, jamais, n'ait à vivre ce que nous vivons.

C'est cet engagement pour la paix et la défense des droits de tous et de toutes que doivent affronter maintenant la politique de cruauté et la soif de vengeance. Etxerat s'est jointe à cette majorité sociale, politique et syndicale qui lutte pour ouvrir des voies vers la paix, et qui sera un obstacle de plus en plus grand pour ceux qui s'évertuent à les maintenir verrouillées. Nous continuons et nous continuerons dans cette voie. Et nous continuerons à dénoncer les violations de droits à chaque fois qu'il le faudra, en appelant à la responsabilité de tous pour les droits essentiels, la résolution, la paix.

Pour ces raisons, nous exigeons la remise en liberté immédiate d'Izaskun, Nagore, Fernando et Oihana.