ETXERAT (30-04-2020). Nous considérons comme positive la décision annoncée aujourd’hui par le Secrétariat Général des Institutions Pénitentiaires espagnoles de concéder le troisième degré aux prisonniers politiques basques Xabier Agirre, Fernando Alonso et Jagoba Codo.

Nous ne savons pas encore si, en conséquence de ce passage au troisième degré, la libération conditionnelle sera accordée à ces trois prisonniers. Mais la loi rend maintenant possible cette libération, que nous réclamons régulièrement depuis le début de la pandémie, et qui aurait plus de sens encore dans la situation actuelle d’urgence sanitaire.

Quoiqu’il en soit, la nouvelle annoncée par les Institutions Pénitentiaires, dépendantes du Ministère espagnol de l’Intérieur, est un nouveau pas important dans la bataille légale entamée il y a trois ans par nos parents et amis prisonniers pour pouvoir réaliser de façon individualisée le parcours juridico-pénitentiaire qui permettra leur libération.

Ces trois prisonniers se trouvaient sous le régime du deuxième degré. Xabier Agirre finira prochainement une condamnation de six ans à la prison de Logroño ; Jagoba Codo se trouve dans la même prison après 19 ans d’incarcération et figure sur la liste des prisonniers basques atteints de maladies graves et incurables ; Fernando Alonso, actuellement à la prison de Villabona, est incarcéré depuis 23 ans et demi et a obtenu deux permis ordinaires de sortie depuis la fin de l’année dernière, de quatre et six jours.

Comme nous l’avons rappelé récemment, sur les 73 prisonniers politiques basques qui vont accomplir les trois quarts de leur peine en 2020, seuls 28 se trouvent au deuxième degré et des permis ordinaires de sortie n’ont été accordés qu’à 8 d’entre eux. Nous réitérons notre demande à l’administration pénitentiaire et au Gouvernement espagnol de ne pas faire obstacle à ce parcours juridico-pénitentiaire et de n’empêcher en aucune façon nos proches prisonniers de le réaliser, car cela supposerait un châtiment ajouté pour eux et pour nous.

Dans ce contexte d’urgence dans lequel le droit à la santé doit primer sur tout le reste, nous soulignons à nouveau la nécessité de libérer immédiatement les prisonniers gravement malades, ceux qui ont plus de 65 ans et ceux qui sont en situation d’accéder à la libération conditionnelle, ainsi que ceux qui ont déjà eu des permis de sortie ordinaires au deuxième degré ou par l’application du troisième degré.