Etxerat

ETXERAT. La dynamique Orain Presoak (Maintenant les Prisonniers) a été présentée à Bilbao le 2 juin par 46 personnalités de la société civile. Lors de cette présentation, un appel a été lancé pour une mobilisation le 20 octobre à Bilbao. Voici la traduction de la déclaration qui a été lue lors de la présentation :

Personne ne peut le nier : c’est le moment de la résolution, de la cohabitation et de la paix. Après la journée historique du 4 mai dernier, s’est ouverte à nous l’occasion de mettre fin à ce cycle qui a généré tant de souffrance, et de le faire en travaillant ensemble ; en nous regardant, en nous écoutant, en donnant la priorité aux accords que nous avons, en faisant le chemin ensemble.

Nous voulons regarder vers l’avenir. Pour cela, il faut soigner toute la douleur, toutes les souffrances venues du passé. Toutes les victimes qu’il y a eu, et qu’il y a encore, méritent vérité, mémoire et réparation. Nous devons aller plus loin dans cette direction. En tant que citoyennes et citoyens, cette responsabilité appartient à chacun de nous, car toutes les personnes doivent pouvoir vivre dans une société basée sur la cohabitation et la paix.

Il y a cependant encore une question qui continue de générer de la souffrance, un nœud qu’il faut défaire. C’est le sujet qui nous réunit ici aujourd’hui. Actuellement, et bien qu’ETA n’existe déjà plus, 282 prisonnières et prisonniers basques sont éloigné.e.s à des centaines ou à des milliers de kilomètres de leurs parents et amis. Ces personnes emprisonnées ont des droits, mais on continue de leur imposer des mesures d’exception, mesures qui vont à l’encontre des législations espagnoles et européennes ; mesures qui, en plus des personnes prisonnières, touchent particulièrement les enfants et les personnes d’âge avancé.

Nous tous, qui rêvons d’une société qui puisse vivre réconciliée et en paix, sommes unis par le respect des droits humains. Nous savons que la réconciliation est un processus aussi complexe que nécessaire, un processus qui se construira pas à pas. Dans ce sens, nous considérons qu’il est indispensable de changer la politique pénitentiaire actuelle, et que pour cela, le soutien et l’engagement de toutes et de tous sont absolument nécessaires.

Voici concrètement les 4 aspects prioritaires à résoudre le plus vite possible :

• L’éloignement. Qui oblige des centaines de parents et amis à faire des milliers de kilomètres chaque semaine.

• Les personnes prisonnières gravement malades. Avant d’arriver en fin de vie, ces personnes ont le droit de recevoir, ici et maintenant, les soins que requiert leur maladie.

• Cumul de peines : confusion des peines effectuées dans deux États, comme le signale la législation européenne.

• Changement de régime pénitentiaire. Les personnes prisonnières basques accomplissent 100 % de leur condamnation au régime du premier degré (État espagnol) et cela va à l’encontre de la législation.

La politique pénitentiaire actuelle est enchaînée au passé, et s’appuie sur une législation d’exception. Nous croyons qu’il est temps de nous tourner vers l’avenir. Nous avons l’occasion de laisser à nos descendants un futur meilleur que celui qui nous a été laissé par ceux qui nous ont précédés. ETA a déjà disparu, nous ne voulons pas de politique qui génère plus de souffrance.

Il est temps de défaire les nœuds. MAINTENANT. Temps de cohabitation. Temps de soigner entre tous les plaies ouvertes durant des années dans notre société. MAINTENANT. Temps d’unir ceux qui ne pouvaient être unis jusqu’à maintenant. MAINTENANT. Temps de résoudre la situation des personnes prisonnières.

Nous qui sommes réunis ici lançons la dynamique ORAIN PRESOAK, et un appel à toutes et à tous: si vous partagez notre rêve, faites en sorte que la manifestation que nous préparons pour le 20 octobre prochain soit la plus grande qu’il y ait jamais eue dans ce pays.