ETXERATContenu de la conférence de presse proposée hier par Bagoaz.

Comment nous, Bagoaz collectif de 25 organisations en sommes-nous arrivés à cet ultimatum?

Il y a plus d’un mois nous avions demandé pour les prisonniers basques en général et plus précisément pour Xistor Haramburu, pour Jakes Esnal, pour Jon Parot et pour Unai Parot une justice plus juste et plus humaine.

Rappelons les faits: condamnés à perpétuité, des peines de sûreté de 15 et 18 ans avaient été requises pour eux. Or toutes les demandes de libération conditionnelle ont été refusées malgré l’accomplissement de leur peine, malgré les dossiers parfaitement constitués pour les demandes de libération conditionnelle.

Les arguments judiciaires des refus avancés par les procureurs et juges d’application des peines qui prennent les décisions finales, sont à chaque fois tombés comme des couperets dont on voyait immédiatement la dimension politique.

Aujourd’hui nous disons fermement «pas un jour de plus». Pourquoi?

Parce que l’horizon a changé avec la Déclararion d’Arnaga le 4 mai 2018 et que toute la part de l’argumentaire concernant l’ETA et la récidive n’a plus de raison d’être. Y revenir serait de la mauvaise foi qui contrevient à l’esprit de ce qu’on entend par la justice tandis que tous les intervenants internationaux ont acté la dissolution de l’ETA et ont affirmé que le Processus de paix ne peut plus avancer tant que la situation des prisonniers et des exilés n’est pas abordée avec franchise et dans l’ application de la loi.

Parce qu’il n’est plus tenable que ces quatre prisonniers ne soient pas traités dans le respect de la loi auquel tout être humain a droit. Il y a le drame de ceux qui décèdent en prison. De plus comment entendre et accepter le mot perpétuité dans le pays des droits de l’homme?

Parce que la société basque aspire au vivre-ensemble dont les exigences sont immenses et ne peut plus accepter que les prisonniers soient instrumentalisés pour des raisons d’Etat.

Pour les raisons avancées nous affirmons qu’il y va de la responsabilité de l’Etat français afin de traiter les dossiers de ces quatre prisonniers dans la loyauté du pacte social établi entre l’Etat et tous les citoyens et de ne plus engendrer le sentiment écrasant de se cogner à l’arbitraire ou pire à l’absurdité oppressantes qui sont des pratiques indignes d’un Etat de droit.

Ainsi «pas un jour de plus» non pas comme une menace mais comme une pression réelle de la société basque afin d’attirer l’attention de tous ceux qui dans l’Etat français: gouvernants, élus, juristes, journalistes sont alertés sur les risques qu’ils font courir à des prisonniers qui ont passé 28 ans derrière les barreaux, à des familles et à toute une société qui s’est autodéterminée dans les différentes étapes du Processus de paix initié en 2011.

Pour finir nous vous annonçons que nous organisons une manifestation le 16 juin à 17h au départ de Lauga à Bayonne. La participation de tous et de toutes est indispensable à cette dynamique pour que le Processus de paix avance et pour que enfin la situation des prisonniers évolue. Il y eu 12 rapprochements ces derniers mois, c’est très bien, mais il faut plus de pas et plus vite.

Libérez Ion, Jakes, Xistor et Unai!

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