127 (110 Gipuzkoa, 17 Bizkaia) membres de familles de prisonniers politiques basques ont été convoqués en tant que témoins par la Guardia Civil. Il s'agit de convocations policières, et non judiciaires, notifiées par téléphone et/ou remises en mains propres à domicile, parfois très tard le soir. Il semble qu'elles concernent une accusation de blanchiment d'argent liée au dossier en cours contre les avocats des prisonniers basques. Ils sont tous convoqués entre le lundi 20 à 8h et le mercredi 29, aux casernes de la Guardia Civil d'Intxaurrondo et de la Salve ; avec tout ce que ces casernes représentent dans l'Histoire d'Euskal Herria.

Nous dénonçons la tentative d'intimidation que représentent ces convocations, destinées à semer la peur et la tension qui seront forcément engendrées par la présence de la Guardia Civil à nos portes.

Nous dénonçons également la campagne de persécution actuellement menée par les autorités espagnoles contre le droit à une défense juridique, dans laquelle elles se servent de nous, les familles, comme des pions à jouer. Ça suffit ! Nous sommes des familles, nous n'avons pas choisi notre condition, nous avons dénoncé des milliers de fois ce que nous subissons, et maintenant ça ?

Le droit à la défense de nos parents et amis emprisonnés est piétiné, et nous ne pouvons pas le permettre. Les attaques contre les droits fondamentaux ne peuvent plus passer inaperçus dans ce pays. Le droit à la défense, qui est celui de chaque prisonnier, doit être respecté et garanti.

Selon l'article 410 de la Loi Pénale espagnole, il est obligatoire de se rendre à une convocation judiciaire pour être entendu dans la mesure où elle a été faite selon les règles fixées par la loi. Les convocations reçues de la Direction Générale de la Guardia Civil ne correspondent pas à ces critères, la loi ne nous oblige donc pas à nous y rendre.

Par conséquent l'ensemble des familles convoquées a décidé de ne pas se présenter à ce type de convocation. Nous ne refusons pas d'être entendus en tant que témoins, mais nous ne le ferons que si nous recevons une convocation judiciaire.

Nous lançons un appel à l'ensemble de la société, à tous les acteurs politiques et sociaux, représentants politiques et syndicaux, à nous manifester leur soutien. La société basque ne peut permettre une telle attaque contre tant de familles basques. Il est de la responsabilité de chacun d'en finir avec ces incessantes violations de droits.

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