ETXERAT (26-3-2023). Enfin. Le moment est venu de vous offrir la conférence de presse que nous attendions depuis longtemps. Après 35 ans, nous pouvons maintenant dire que l'éloignement est terminé. Nous avons enfin réussi. Le travail inlassable réalisé pour faire venir les prisonnier.e.s basques en Euskal Herria a enfin porté ses fruits.

Après tant de souffrances, nous sommes arrivés au terme de cette période cruelle.

Pendant toutes ces années, il y a eu d'innombrables mobilisations, concerts, réunions et initiatives. C'est avec cet objectif en tête que nous avons rempli les rues. Nous avons travaillé avec des personnes très différentes, nous nous sommes efforcés, encore et encore, de parvenir à de larges accords et, finalement, une majorité sociale, politique et syndicale s'est consolidée en faveur de la fin de l'éloignement. Nous tenons à féliciter tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont apporté leur contribution, de la plus petite à la plus grande, car nous sommes parvenu.e.s à mettre fin à l'éloignement, un objectif que nous souhaitions ardemment atteindre.

Nous avons parcouru des milliers et des milliers de kilomètres, ce qui a entraîné des dizaines d'accidents, plus d'un millier de blessés, sans oublier les 16 personnes mortes sur la route. Aujourd'hui tout particulièrement, nous embrassons chaleureusement leurs familles et leurs proches.

Aujourd'hui, nous voulons avoir une pensée pour les familles et les proches de ceux qui ont perdu la vie à cause de l'éloignement, ainsi que pour toutes les personnes et organisations qui ont contribué à alléger le lourd sac à dos que les familles ont dû porter pendant si longtemps ; les chauffeurs de bus, les bénévoles de Mirentxin, et ceux qui ont aidé a faire les visites, tant en France qu'en Espagne.

Et maintenant, que faire ? Pour nous, c'est très clair. Nous devons influencer le processus de retour à la maison des prisonnier.e.s, des réfugiés et des déportés en suivant le parcours prévu par la loi. Il faut continuer à exiger que la législation ordinaire leur soit appliquée et surmonter les obstacles mis sur le chemin des prisonnier.e.s.

C'est pourquoi, sans perdre un instant, il est temps de travailler conformément à la devise «Etxera». Nous devons continuer sur la voie que nous avons suivie ces dernières années,

Parce que la loi 7/2003, qui rend possible les condamnations à perpétuité, est toujours en vigueur.

Parce que la loi 14/2003, qui empêche la comptabilisation du temps purgé en France, est toujours en vigueur.

Parce que la loi 5/2003 maintient la compétence de l'Audience Nationale, instance d'exception, au détriment des tribunaux locaux, pour décider de la progression du grade et/ou les permis de sortie.

Parce que bien que les prisonnier.e.s soient classés au 2ème grade, ils et elles se voient refuser de nombreux permis

Parce que il y a 33 prisonnier.e.s classé.e.s au 3ème degré, alors que ce chiffre devrait s'élever à 110.

Parce que les reclassements [de 3ème degré au 2ème] se poursuivent

Parce que les lois d'exception sont toujours en vigueur et pour parvenir au vivre ensemble, nous devons rendre tout cela compatible avec le soutien et l'exigence de réparation pour toutes les victimes de toutes les violences.

Nous allons continuer à promouvoir les relations, à chercher l'activation, à remplir les places et à diffuser nos revendications aux quatre vents. Car c'est la seule façon de garantir que la législation ordinaire soit appliquée aux prisonnier.e.s basques et que les lois d'exception disparaissent.

Félicitations et merci beaucoup.